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Pourquoi parle-t-on de l’esclavage dans l’année 2020 ?

La déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 dit à la lettre : nul ne sera tenu en esclavage, ni servitude. Alors, pourquoi insistons-nous à garder ce sujet dans la mémoire 72 ans après la publication de ce document ? La réponse c’est simple : l’esclavage ne s’est jamais fini par décret. La déclaration ne reste qu’un simple morceau du papier si elle n’est pas vraiment accompagnée des mesures réelles visant à lutter contre ce problème d’actualité

Quel est l’ampleur de cette horreur ? d’après les données publiées par l’Organisation Internationale du Travail, plus de 40 millions de personnes sont victimes d’esclavage moderne, la plupart s’agissent de femmes et de filles qui représentent 71% du total dont presque les 99% sont forcées à la prostitution ou autres formes de commerce sexuel, comme le mariage forcé.

Le propos de cet article c’est celui de comprendre dans toute sa douloureuse réalité le phénomène, absolument pas isolé, de l’esclavage dans nos jours. Pour faire cela, on va commencer par définir de quoi parle-t-on lorsque on dit « esclavage contemporain », on va décrire les pénibles conditions de vie de millions de gens autour du globe et on finira avec des informations important de ce que vous pouvez faire afin d’aider à arrêter cette catastrophe.

L’esclavage n’est pas réduit qu’aux livres d’histoire

Lorsque nous sommes des étudiants, soit en France, soit dans la plupart des pays du monde occidental, on apprend comment nos personnages historiques ont « fini » avec l’esclavage avec la rédaction d’une déclaration, la publication d’une loi ou la signature d’un traité. Mais c’est version « light » de l’histoire ne s’approche pas à la réalité, pas du tout.

Si l’on n’accepte que la simple définition du dictionnaire Larousse sur le terme on a que l’esclavage est le « fait pour un groupe social d’être soumis à un régime économique et politique qui le prive de toute liberté, le contraint à exercer les fonctions économiques les plus pénibles sans autre contrepartie que le logement et la nourriture ». On vous invite à lire, encore une fois et très attentivement la signification de cette phrase. Allez, lisez-le une dernière fois s’il vous plait. Maintenant, l’horreur : 5,4 personnes sur mille vit actuellement dans l’esclavage, 1 victime sur 4 d’esclavage moderne est un enfant, et sachez que ce sont les chiffres officiels publiés par l’Organisation Internationale du Travail, mais certainement il y a des millions d’autres histoires de vie que les rapports de l’OIT ne réfléchissent pas.

La vision des hommes en armure qui capturent des habitants natifs des pays colonisés pour les vendre et les revendre aux autres hommes pourrait être pour certains d’entre nous qu’une simple caricature de vieux temps déjà oubliés dans le temps qui n’habitent qu’aux livres d’histoire de l’antiquité, mais la réalité est que le phénomène de l’esclavage est devenu une réalité monstrueuse qui a pris pas mal de formes au XXIème siècle.

L’esclavage et le mythe de l’hydre de Lerne

Rappelons pour un instant la vieille histoire d’Héraclès, le Superman de la mythologie grecque, fils de Zeus, qui a été contraint à réaliser les exploits connus comme les Douze Travaux qui ont fait de lui toute une légende. La deuxième de ces deux travaux a été celui de lutter contre la terrifiante hydre de Lerne, celle qui possédait plusieurs, voir dizaines de têtes et qu’à chaque fois qu’on essayait d’arracher l’une de ses têtes, comme résultat apparaissait deux têtes de plus, faisant que la tâche de tuer ce monstre soyez presque impossible d’achever.

Bon, sachez que le problème de l’esclavage moderne est devenu un vrai hydre de Lerne, encore plus terrifiante que l’original parce qu’on parle de quelque chose de réel, d’une situation de vie qui fait vivre aux milliers des personnes le vrai enfer sur Terre. Certes, il existe là ce beau document appelé Déclaration universelle des droits de l’homme qui a été signé par les pays du monde pour interdire à tout prix l’esclavage et oui, on a blessé peut-être la tête de l’hydre qui représentait le système esclavagiste colonial, mais maintenant la liste de figures derrière lesquels se cache l’esclavage de notre siècle s’est beaucoup plus élargi. Voici la liste de principales formes d’esclavage décrits para l’Organisation Internationale contre l’esclavage Moderne sont les suivants :

  • Traite des êtres humains
  • Servitude
  • Travail forcé
  • Exploitation domestique
  • Exploitation sexuelle
  • Mendicité forcée
  • Trafic d’enfants
  • Mariages forcés

Bien que la liste puisse continuer au-delà de ce qui est imaginable, on a décidé d’aborder ses formes d’esclavage due à la pénurie qu’elles font passer à ses victimes, une douleur qui a des siècles d’antiquité et que, malheureusement, montre qu’en regards à ce sujet, on a encore beaucoup de choses à apprendre sur la vie en société, même dans le pays surnommés « développés » comme c’est le cas de la France.

Alors, il est venu le temps de vous montrer l’horreur de chaque une de ses « têtes » de l’hydre de l’esclavage.

Le rôle central de la traite des êtres humains

On commence cette liste avec la porte d’entrée vers les abus qu’on décrira lorsque l’on développe les points suivants. La traite des êtres humains et partout répandu dans le monde et c’est une réalité que même si vous ignorez de façon quotidienne, vous verrez certainement d’une façon très claire si vous êtes très attentive la prochaine que vous soyez dehors ou lorsque vous partez en voyage. C’est la réalité des milliards de migrants qui entrent à l’Union Européenne remplies de rêves qui ne s’accomplissent jamais.

Qu’est-ce qu’il faut pour qualifier un évènement comme de la traite des êtres humains ? Bon, la formule est très simple : c’est la somme d’action + moyen + exploitation, c’est-à-dire, il s’agit d’une action caractérisée par un comportement fautif dont le but est l’exploitation de personnes. 

Mais comment traduisons-nous cette formule dans quelque chose du quotidien ? Parce qu’au début de cet article on vous avait donné pas mal de chiffres sur l’esclavage moderne mais ça n’a rien du nouveau, les données ont toujours été là pour quiconque que soit intéressé par le sujet. Le problème ? Précisément c’est que les gens ne sont pas intéressés parce que pour le français moyen ça c’est quelque chose qui se passe très loin de nous, dans les terres inconnues du « tiers monde » qui ne profitent pas des bénéfices de notre beau système démocratique et républicain, n’est-ce pas ?

Si ce que l’on vient de vous décrire c’est votre pensée particulière voici que ces comportements « barbares » ne sont pas si loin de nous :

Bowale Azeez est un jeune étudiant africain qui vient d’obtenir son bac, grâce à la pratique régulière du foot, sa condition physique est extraordinaire. En secret, il rêve de venir en Europe, devenir sélectionné de n’importe quelle équipe assez bien connue et ainsi d’être capable de donner une meilleure vie à sa famille. Il travaille donc pendant deux ans pour épargner assez d’argent pour payer au passeur la quantité demandée par celui-ci pour lui faire arriver en bateau en France.

Mais pendant le voyage on lui menace de lui jeter à la mer s’il ne paye trois fois plus la quantité accordée auparavant, il doute mais il finit par céder lorsque, choqué, il voit comment des autres hommes sont assassinés sans pitié pour se refuser à payer l’extorsion. Une fois arrivé en France, il cherche à travailler en noir, mais il ne trouve rien jusqu’une nuit, lorsqu’un inconnu lui promet du travail et de l’hébergement, mais rapidement M. Azeez se rend compte qu’on l’a menti et qu’il est maintenant esclave d’un traiteur qui l’oblige à réaliser des travaux forcés sans paiement.

C’est triste ? oui, mais cette histoire se répète tous les jours, partout en Europe, partout en France et personne ne s’en occupe, tout simplement parce que les migrants esclaves ne votent pas. Mais, est-ce que vraiment la France est la France si l’on permet de l’esclavagisme dans notre territoire ?

On a décidé de vous montrer l’histoire d’un homme migrant parce que, malheureusement, les histoires que vous pouvez rencontrer sur les femmes, ou pire, sur les filles migrantes dans le territoire européen sont, si possible, encore plus douloureuses et choquantes. Dans le système de domination de l’autre, l’humiliation sexuelle devient chose courante. D’après France Culture, 80% des femmes victimes du trafic des êtres humains font l’objet de l’exploitation sexuelle, est-ce qu’il existe une démonstration de force plus puissant que la domination du corps de l’autre ? Malheureusement de millions de femmes connaissent déjà la réponse à cette question.

Voilà, on vous a présenté le monstre, vous connaissez maintenant sa taille énorme, sa force extrême et les nuisances qu’il provoque là où vous le trouvez. Mais même l’hydre de Lerne n’a pas été imbattable dans le mythe herculéen et c’est pour ça que projets comme celui-ci existent, parce que le change est possible et la suivant partie de cet article s’agit précisément de ce sujet : qu’est-ce qu’il faut faire pour tuer le monstre ?

Devenez Héraclès: guide pour tuer la bête de l’esclavagisme

 La solution au problème de l’esclavagisme moderne passe avant et surtout par vous, comment est-ce possible une telle affirmation ? Analysons ce que vous pouvez faire :

1. Vous pouvez vous apprendre de l’histoire de l’esclavagisme et comment ce système historique a un impact direct très important sur nos sociétés modernes, ceux qui ne connaissent pas leur histoire sont condamnés à répéter les mêmes erreurs du passé. C’est pour ça qu’on a crée des sites comme celui-ci, afin de garder vivante la mémoire de nos ancêtres, soyez l’esclave, soyez le « maître », afin d’analyser l’histoire d’un point de vue critique et actif, le but étant de comprendre les origines de ce problème, d’instruire, de changer les mentalités.

2. Vous pouvez vous engager avec le mouvement, il y a pas mal d’organisations de la société civil qui travaillent de façon très active dans la lutte contre l’esclavagisme contemporain. Parmi nos préférées il y a les sites web de la campagne 50forfreedom.org, freetheslaves.net, ethicaltrade.org et freedomunited.org. Là vous pouvez vous renseigner encore plus sur les moyens à votre disposition pour agir ou encore même sur comment initier une procédure en justice pour aider les victimes de la traite des êtres humains. Une simple action peut faire une énorme différence dans la vie d’autre personne.

3. Répandez le message ! Vous pouvez penser que votre voix n’est pas importante parce que vous n’êtes qu’un citoyen quiconque et que vos actions n’ont aucun impact, mais la réalité est que nous avons besoins de plus en plus de citoyens « quiconque » pour faire que notre voix soit réellement entendue par ceux qui peuvent prendre la décision de lancer le changement que l’on cherche. N’oubliez jamais que c’est vous l’employeur de tous ceux politiciens et qu’il n’y a que vous comme citoyen français pour déterrer l’esclavagisme de l’Hexagone. Les politiciens considèrent important ce que nous, les votantes, considérons qui est important. Faisons ensemble que ce sujet soit essentiel pour nos voisins, nos communautés et, ainsi, cette catastrophe sera importante pour nos dirigeants aussi, vous avez le dernier mot.

4. Aidez-nous dans la difficile tâche de maintenir vivants les mémoires de l’esclavagisme. Nous croyons fermement que toutes et chaque une de ces histoires méritent d’être raconté, c’est précisément ça la raison de notre existence. Envoyez-nous les histoires, partagez notre contenu et notre site avec les spécialistes dans la matière, avec vos amis, avec les personnes que vous pensez qui sont en situation démunie. Laissez-nous aller plus loin que l’écran de votre ordinateur pour impacter les cœurs de citoyens français et que tous unis nous soyons capables de rendre hommage à tous et toutes les victimes de la violence esclavagiste.

Liberté, égalité et fraternité

Cette phrase dont tous nous, les français, sommes si fiers, mérite d’être honorée à plénitude par nos actions, aujourd’hui. L’enjeu c’est le cœur même de notre nation