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Les crimes belges au Congo : la brutalité de l’esclavagisme

Grâce aux mobilisations Black Lives Matter, contre le racisme en général, et le racisme contre la population africain-américain en particulier, devenant un phénomène international, de plus en plus de gens cherchent à connaître la vérité sur le sombre passé des puissances coloniales et la poursuite du néo-colonialisme aux temps présents. Les statues de figures emblématiques du colonialisme européen sont démystifiées ou font l’objet de dénonciations salutaires.

Il en va de même pour les statues de personnes qui, aux États-Unis, symbolisent l’esclavage et le racisme. Le moment est arrivé de saluer toutes les initiatives et les actions visant à dénoncer les crimes coloniaux, à établir la vérité sur les atrocités passées, à mettre en évidence les instruments du néocolonialisme et à toutes les formes de résistance du passé au présent.

Quelles sont les raisons derrière le colonialisme esclavagiste au Congo ?

À la fin du 18e siècle, plus de cent ans avant la colonisation du Congo par Léopold II, les treize colonies britanniques d’Amérique du Nord ont été libérées de la couronne britannique après avoir mené une guerre d’indépendance. En conséquence, les États-Unis d’Amérique ont été créés en 1776. Dans d’autres parties du globe comme l’Asie du Sud-Est et l’Inde, l’Empire britannique a renforcé son emprise coloniale, qui se maintient jusqu’au milieu du XXe siècle. Les Néerlandais ont renforcé leur domination sur l’Indonésie. Les mouvements de libération ne se limitaient pas aux colons récemment arrivés de souche européenne. Le peuple courageux d’Haïti, descendant direct des Africains, a obtenu son indépendance de la domination française en 1804. Au cours des vingt années suivantes, l’Amérique latine a traversé une phase de guerres d’indépendance dirigées par des révolutionnaires tels que Simon Bolivar, qui ont réussi à vaincre les Espagnols.

A cette époque, l’Afrique subsaharienne était à peine colonisée par les Européens même si elle était soumise aux effets de la colonisation sur les autres continents, étant la principale victime de la traite triangulaire et du transport des esclaves. Entre le 17ème siècle et le milieu du 19ème siècle, des dizaines de millions d’Africains ont été réduits en esclavage et transportés vers les Amériques. C’est dans le dernier quart du XIXe siècle que l’Afrique subsaharienne est tombée sous le coup de la colonisation européenne : principalement britannique, française, allemande, portugaise et dans le cas du Congo, belge.

Lorsque Léopold II accéda au trône de Belgique en 1865, il voulait que son pays ait aussi une colonie, tout comme les autres. Avant de devenir roi, Léopold II avait vu comment le colonialisme fonctionnait dans de nombreuses régions : à Ceylan, en Inde, en Birmanie, en Indonésie et il avait particulièrement aimé la façon dont cela était fait à Java, en Indonésie par les Néerlandais, cela devient son exemple directeur, un exemple basé sur le travail forcé.

Le discours messianique pour justifier l’intervention colonialiste en Afrique

Il avait envisagé de coloniser une partie de l’Argentine, puis s’est penché sur les Philippines, mais le prix demandé par l’Espagne était trop élevé. Enfin, il a décidé de s’emparer du bassin du Congo. Au XIXe siècle, les Européens ont justifié leur politique coloniale par des arguments de christianisation des païens, d’introduction du libre-échange (encore un discours actuel) et en Afrique subsaharienne, de la fin de la traite des Arabes.

En 1876, Léopold II organise à Bruxelles une Conférence géographique internationale dont l’objectif est tout à fait cohérent avec l’esprit de l’époque: « Ouvrir à la civilisation la dernière région du globe où elle n’a pas encore pénétré, renvoyer les ombres enveloppant encore des populations entières, est, j’ose le dire, une croisade digne de ce siècle de progrès (…) Il me semble que la Belgique, Etat central et neutre, serait le bon endroit pour tenir ces retrouvailles (…) Dois-je vous rassurez-vous que lorsque je vous ai tous appelés ici à Bruxelles, je n’étais pas motivé par l’égoïsme ? Non, messieurs, la Belgique est peut-être un petit pays mais elle est heureuse et satisfaite de sa condition : ma seule ambition est de bien la servir ».  Peu de temps après, il engagea l’explorateur britannique Henry Morton Stanley, qui venait de traverser l’Afrique d’est en ouest en suivant le fleuve Congo jusqu’à son estuaire / embouchure.

En 1885, à la conférence de Berlin, après de nombreuses manœuvres diplomatiques, Léopold II obtient l’autorisation de créer un État congolais indépendant qui devint connu sous le nom d’État indépendant du Congo. Dans son discours de clôture à la conférence, le chancelier Bismarck a déclaré : « Le nouvel état du Congo sera un jour un excellent exemple de ce que nous souhaitons accomplir, et j’exprime mes vœux les plus profonds pour son développement rapide et la réalisation des nobles désirs de sa illustre créateur ».

Bien qu’il ait prononcé de grands discours dans de grandes conférences, Léopold II avait ailleurs un discours très différent : dans des documents qu’il envoyait à ses délégués du CFS dont la tâche était d’extraire les bénéfices, ou ses déclarations à la presse. Par exemple, dans une interview avec Leopold II parue dans le journal new-yorkais Publisher’s Press le 11 décembre 1906 – vingt ans après la conférence de Berlin – il a déclaré: « Lorsqu’il s’agit d’une race composée de cannibales depuis des milliers d’années, il faut utiliser des méthodes qui secouent leur paresse et leur font comprendre les aspects sains du travail ».

 

L’esclavagisme s’impose de forme brutale au Congo de Léopold II

A partir du moment en 1885 où Léopold II pouvait créer à partir de rien l’État libre du Congo comme son propre État personnel, il publia un premier décret qui déclara toutes les terres inexploitées comme propriété de l’État. Il s’est emparé de la terre même si la raison de la création du CFS était de permettre aux chefs de conclure des accords et de se défendre contre les marchands d’esclaves arabes. Avec l’aide de Stanley, il a passé une série de traités avec des chefs tribaux congolais par lesquels les terres de leurs villages et de leurs territoires passaient sous le contrôle du chef d’État du CFS, Léopold II. D’autres terres, qui étaient d’immenses territoires, ont été déclarées vacantes et sont donc devenues la propriété du CFS

À ce stade, Léopold II a utilisé le modèle appliqué par les Pays-Bas à Java à l’exploitation du Congo par son pays. Le roi s’est accordé le monopole de presque toutes les activités et sources de richesse congolaises. Son modèle impliquait de récolter un maximum des ressources naturelles du Congo par des stratégies qui n’ont rien de commun avec les méthodes modernes de production industrielle. Léopold II entretient une force coloniale avec une armée majoritairement composée de Congolais mais avec des officiers belges, afin d’imposer le respect de l’ordre colonial et des systèmes d’approvisionnement obligatoires. Il a utilisé systématiquement des méthodes terriblement brutales. Afin de contraindre les chefs de village et autres hommes à aller récolter, leurs femmes ont été emprisonnées dans des camps de concentration, où, régulièrement, elles étaient abusées sexuellement par des colons ou par des Congolais de la Force publique. Si les résultats et les quantités requis n’étaient pas atteints, des personnes étaient tuées « à titre d’exemple » ou mutilées. Des photographies de cette époque montrent les victimes de telles mutilations, et ces photographies révèlent un but précis. Les soldats de la Force Publique devaient prouver que chaque cartouche avait été utilisée de manière appropriée, et couper les mains se faisait avec des machettes et ne nécessitait pas de tirer.

La récolte du caoutchouc commence en 1893, et est liée à la demande de pneus par les débuts de l’industrie automobile et au développement de la bicyclette. Les chiffres de production montrent 33 000 kilos de caoutchouc en 1895 ; 50 000 kilos en 1896 ; 278 000 kilos en 1897 ; 508 000 kilos en 1898… Des récoltes aussi énormes ont généré d’énormes bénéfices pour les entreprises privées créées par Léopold II, qui était aussi leur principal actionnaire, pour gérer l’exploitation de l’Etat indépendant du Congo. Le prix d’un kilo de caoutchouc à l’embouchure du fleuve Congo est 60 fois inférieur au prix du marché en Belgique.

L’indignation international contre les crimes du régime belge se déclenche

Cette politique a finalement déclenché une énorme campagne internationale contre les crimes perpétrés par le régime de Léopold II. Des pasteurs noirs aux États-Unis protestaient contre cette situation, puis ont été rejoints par l’activiste britannique E.D. Morel. Il a observé que si Léopold II affirmait que la Belgique entreprenait des échanges commerciaux avec l’État indépendant du Congo, les navires revenaient du Congo avec des cargaisons de marfil et des milliers de kilos de caoutchouc, et les cargaisons de retour étaient principalement des armes et des denrées alimentaires pour les forces coloniales. Morel considérait cela comme une sorte de commerce très étrange. A l’époque, les Belges soutenant Léopold II n’ont jamais reconnu cette vérité. Ils déclarèrent que Morel représentait les intérêts de l’impérialisme britannique et ne critiquait les Belges que pour prendre leur place.

Cependant, les critiques se sont accrues, avec des livres tels que Heart of Darkness de Joseph Conrad et The Crime of the Congo, œuvre trop méconnue d’Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes. Une campagne internationale contre l’exploitation du Congo a généré des manifestations aux États-Unis et aussi en Grande-Bretagne, qui ont finalement produit des résultats. Léopold se voit contraint de créer une commission d’enquête internationale en 1904, qui se réunit sur place, au Congo, pour recueillir des preuves. Les témoignages reçus là-bas sont accablants. Ils sont disponibles sous forme manuscrite dans les archives de l’Etat belge.

De là, on apprend, par exemple, que la part du budget de l’État indépendant du Congo destinée à couvrir les dépenses militaires variait, année après année, entre 38% et 49% des dépenses totales.

On peut considérer comme une certitude que le roi des Belges et l’État indépendant du Congo, qu’il dirigeait avec l’accord du gouvernement et du parlement belges de l’époque, sont responsables de « crimes contre l’humanité » commis délibérément. Ces crimes ne sont pas des maladresses, ils sont le résultat direct du type d’exploitation à laquelle la population congolaise a été soumise. Certains auteurs éminents ont parlé de « génocide ». Certains auteurs sérieux estiment que la population congolaise en 1885 était d’environ 20 millions, et écrivent qu’en 1908, lorsque Léopold II a transféré le Congo en Belgique, créant ainsi le Congo belge, il restait 10 millions de Congolais. Ces estimations d’auteurs réputés sont cependant difficiles à vérifier en l’absence d’un recensement de la population.

Que l’activité coloniale de Léopold ait fait des millions ou des dizaines de milliers ou des centaines de milliers de victimes innocentes, cela ne changerait rien au fait qu’il s’agissait d’une affaire de crimes contre l’humanité, et c’est fondamental pour rétablir la vérité historique. Les citoyens, et notamment les jeunes, entrant dans la mairie de la ville de Liège, ou allant de la rue du Trône à la place Royale à Bruxelles, passent une plaque saluant l’œuvre de colonisation, ou passent devant la statue équestre de Léopold II. Les citoyens passent devant la statue de Léopold II érigée sur le front de mer d’Ostende. Ils voient un majestueux Léopold II avec, à un niveau inférieur, des Congolais reconnaissants tendant leurs mains vers lui. Le seul commentaire là-bas commémore le rôle civilisateur de Léopold dans la libération des Congolais de la traite négrière… Il est urgent de rétablir la vérité historique, d’arrêter de mentir à nos enfants, d’arrêter de mentir aux citoyens belges, d’arrêter d’insulter la mémoire des victimes, et de leurs descendants, et de ces descendants des Congolais qui ont été soumis corps et esprit à une domination vraiment terrible.

Ce devoir de mémoire doit également être accompli ailleurs. Évitons tout débat du genre “Tout ce que vous faites est de critiquer la Belgique et de ne rien dire sur ce qui se passe ailleurs”. En effet, le contexte plus large est mentionné au début de cet article : la Grande-Bretagne a dominé l’Asie du Sud avec une brutalité extrême ; les Pays-Bas ont dominé les populations de l’Indonésie avec une grande violence ; avant cela, les trois quarts de la population de ce qu’on appelait alors « les Amériques » avaient été exterminés. L’Etat belge n’a certes pas le monopole de la brutalité, mais pour les citoyens belges, avec nos amis congolais, et avec des ressortissants d’autres pays vivant maintenant en Belgique, il est fondamental que nous n’oublions pas, et que nous restaurions la vérité historique.

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Le long chemin vers la santé mentale après l’esclavage

L’esclavage est une réalité complexe dans le monde entier, même s’il s’agit d’un problème plus grave dans les pays en développement. Les personnes en esclavage sont privées de leurs droits fondamentaux et de l’accès à l’état civil, à l’éducation, à la santé, à un logement décent et souffrent souvent d’une extrême pauvreté.

L’expérience de l’esclavage a un impact énorme sur la construction de l’identité des survivants et laisse un héritage important après qu’ils ont réussi à échapper à l’esclavage et à vivre une vie libre. Ayant vécu dans un état d’assujettissement total à leurs maîtres toute leur vie, ils ont souvent du mal à s’adapter à une nouvelle réalité après leur sortie de l’esclavage et à prendre des décisions concernant leur vie.

Il est important de connaître, de reconnaître et de comprendre cet héritage pour aider et soutenir efficacement les survivants de l’esclavage. Bien que la satisfaction des besoins vitaux les plus élémentaires des survivants soit généralement une priorité, un nombre croissant de preuves montre qu’il est important de répondre également aux besoins psychologiques des personnes afin de vraiment briser le cycle de l’esclavage.

Une meilleure connaissance de la santé mentale des survivants de l’esclavage permet de mieux comprendre les effets de l’esclavage sur les victimes et offre des outils supplémentaires pour aider les survivants à reconstruire leur vie.

Déconstruire nos représentations est essentiel non seulement pour reconnaître les situations d’esclavage mais aussi pour reconnaître ceux qui en sont encore victimes aujourd’hui. L’exercice des pouvoirs de propriété ne signifie pas seulement la privation physique de liberté mais aussi et surtout la mise en place d’un système qui prive la personne asservie de ces droits en tant qu’homme et citoyen. La personne est privée de droits fondamentaux tels que l’état civil et l’accès à l’éducation.

Sortir de l’esclavage physique ne signifie pas abandonner l’esclavage psychologique

Sortir de l’esclavage ne consiste pas à se déplacer physiquement quelque part et à passer d’un monde à un autre. Il s’agit d’un changement majeur et radical qui peut s’avérer déstabilisant s’il n’est pas fait avec de l’aide. La plupart des personnes interrogées ont expliqué qu’elles avaient été réduites en esclavage depuis leur naissance : « dès que j’ai vu le jour », disent-ils.

Ainsi, les attachements précoces se développent dans un contexte où il n’y a pas de liberté, bien souvent en plus d’aucun lien familial, dans la mesure où l’enfant est le résultat d’un viol ou d’une brève relation. Le père n’est parfois pas identifié et la plupart du temps absent en tant que père de l’enfant. De plus, de nombreuses histoires de femmes mentionnent la séparation précoce de leur bébé « donné » à un tiers.

Dans ce contexte, un point majeur, caractéristique du statut de l’esclavage, doit être souligné : l’esclave et sa famille n’est pas un sujet mais un objet, dont le premier devoir est de satisfaire le désir de quelqu’un d’autre : le maître.

Les humains construisent leur identité par l’altérité : c’est à travers le regard des autres, dans un contexte familial, culturel et social, que se forge l’identité. Cependant, dans le cas de l’esclavage, c’est l’altérité – l’esclave en tant que personne distincte – qui est attaquée, empêchant ce processus déjà complexe. Les personnes qui étaient en esclavage décrivent très peu d’interactions avec les familles qu’elles servent et avec le monde extérieur.

Ils décrivent également beaucoup d’isolement et de négligence, dès leur plus jeune âge. La négation de l’autre en tant qu’être égal est grave et destructrice. Quitter l’esclavage s’avère être un processus long et coûteux sur le plan mental dans la mesure où des changements importants d’identité sont nécessaires.

L’esclavage brise impitoyablement les liens de relations humaines saines et son existence continue dans la vie moderne nous affecte tous. Dans les régions « hotspot » du monde entier, l’asservissement de communautés entières au fil des générations est normalisé. Les trafiquants transportent les gens loin de chez eux dans l’esclavage, gardant le contrôle en les isolant, menaçant de nuire à leurs proches et manipulant les peurs liées à la famille et à la communauté.

Au niveau local, la vie et les relations des enfants, des familles et des communautés de chaque esclave sont profondément endommagées. Cependant, des vies et des relations peuvent être progressivement restaurées grâce à la fourniture de soins intégrés. Aider un survivant à se remettre de l’impact psychologique de l’esclavage aide et renforce chaque personne qui a un lien positif avec lui. Il soutient sa communauté et plaide pour un monde sans esclavage.

 

Qu’est l’ampleur des problématiques liées à l’esclavage ?

L’esclavage moderne est souvent un crime caché, ce qui rend difficile l’identification et la détermination de l’étendue du problème. Cependant, c’est un problème mondial. L’indice mondial de l’esclavage vise à comparer l’étendue de l’esclavage moderne dans 167 pays différents à travers le monde. Il produit un classement pour chaque pays en fonction de la proportion de la population du pays qui est asservie.

La prévalence totale de l’esclavage dans le monde a été estimée à 35,8 millions. L’Organisation internationale du travail (OIT) estime les bénéfices illicites du travail forcé à 150 milliards de dollars par an, confirmant que l’esclavage moderne est une entreprise répandue et puissante ainsi qu’une activité qui génère un nombre considérable de victimes.

En 2013 et 2014, l’Indice mondial de l’esclavage a identifié que la Mauritanie avait le rang le plus élevé pour l’esclavage, avec jusqu’à 4% de sa population réduite en esclavage en 2014. Les pays suivants les plus gravement touchés étaient : l’Ouzbékistan (3,9%), Haïti (2,3 %), Au Qatar (1,35%) et en Inde (1,14%). L’Inde est de loin le plus grand nombre absolu d’esclaves. Bon nombre des pays où l’esclavage moderne est le plus élevé ont connu des conflits et des guerres, ce qui perturbe les processus gouvernementaux et mine l’état de droit.

Cela augmente les opportunités disponibles pour les activités criminelles liées à l’esclavage et peut ainsi accroître la menace de l’esclavage moderne au sein d’une population. La traite des êtres humains est une forme d’esclavage moderne qui implique le mouvement de personnes à l’intérieur des pays ou à l’extérieur à travers les frontières.

Le Protocole de l’ONU sur la traite des êtres humains définit la traite des êtres humains comme “ le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, au moyen de la menace ou de l’usage de la force ou d’autres formes de coercition, d’enlèvement, de fraude, de tromperie, d’abus de pouvoir ou d’une position de vulnérabilité ou de donner ou de recevoir des paiements ou des avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant le contrôle sur une autre personne, à des fins d’exploitation.

L’exploitation comprend au minimum l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou des pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes ». Dans de nombreux cas, le recrutement et le voyage eux-mêmes constituent un niveau de souffrance, de violence ou de tromperie pour la victime qui a un impact psychologique à long terme en plus de l’assujettissement et de l’exploitation qu’elle endure.

L’esclavage moderne implique l’exploitation d’êtres humains selon des méthodes variées, mais l’impact psychologique sur la victime présente des similitudes. La recherche sur l’impact des victimes sur la santé mentale en est à ses débuts mais les premières recherches psychologiques ont indiqué qu’il existe des niveaux élevés d’événements traumatisants vécus par les victimes de l’esclavage moderne dans de nombreux contextes.

Les conditions dans lesquelles le survivant a été détenu, les expériences vécues pendant son asservissement et d’autres facteurs psychologiques, notamment la perception de la liberté personnelle en captivité et le soutien après la libération, influencent la santé mentale. Des taux élevés de problèmes de santé mentale ont été constatés chez les adultes et chez les enfants. Chez les enfants, la littérature psychologique nous dit que les premières expériences de traumatisme sont plus catastrophiques que lorsqu’elles sont vécues par un adulte.

De quelle manière l’esclavage impact psychologiquement la vie des victimes ?

Le développement psychologique sain des enfants dépend de la disponibilité de figures d’attachement protecteur. Des décennies de recherche sur le développement psychologique nous apprennent que les traumatismes précoces ont souvent des conséquences catastrophiques pour la santé mentale. Lorsque les enfants deviennent les victimes des propriétaires d’esclaves, leur santé mentale présente et future, leur capacité à fonctionner et à mener une vie significative est en danger.

Les anciens enfants soldats ne se sont pas nécessairement battus et ont peut-être travaillé comme esclaves sexuels ou ont été forcés de collecter de la nourriture ou d’avoir des devoirs dans le camp, et de partager des points communs avec les victimes de la traite qui sont exploitées sexuellement et celles contraintes à la servitude domestique. En termes de dommages psychologiques, ces distinctions entre les types d’esclavage ne nous offrent pas des informations importantes sur l’impact probable sur la santé mentale.

Chaque survivant est unique, et ce sont les expériences idiosyncratiques qui se produisent dans l’esclavage qui sont importantes, ainsi que les antécédents de la personne et la réponse qu’elle reçoit une fois qu’elle s’est échappée. Pourtant, la recherche a montré que les troubles liés aux traumatismes sont très répandus dans ce groupe.

Ainsi, lorsque nous travaillons avec des survivants de l’esclavage moderne, nous travaillons avec des personnes qui ont vécu plusieurs événements traumatisants. D’après la recherche, on peut constater que plus vous vivez d’expériences traumatisantes, plus vous risquez de souffrir de trouble de stress post-traumatique, car le cerveau a du mal à mettre ces événements en contexte. Cela est vrai pour tout le monde et s’applique également aux victimes de l’esclavage moderne qui ont subi un traumatisme.

Mais il y a aussi d’autres difficultés psychologiques qui doivent également être résolues. Certaines des personnes qui ont été réduites en esclavage depuis des années, n’ont eu aucun contrôle sur leurs besoins fondamentaux. Ils ont dépendu de ceux qui les contrôlent pour ce dont ils ont besoin pour survivre, se nourrir, s’habiller, se loger. Ils n’ont pas eu le choix d’aller aux toilettes ou de prendre une douche.

Après de nombreuses années de la même situation, cela a un impact énorme sur le sentiment de soi d’un individu, son autonomie, son efficacité personnelle et sa capacité à communiquer avec les autres et à leur faire confiance. Ils ont du mal à prendre des décisions même simples après des années sans contrôle, le concept de choix semble être étranger. De nombreux survivants qui ont vécu des relations abusives avec des propriétaires d’esclaves disent avoir des difficultés à faire confiance aux autres et pourtant avoir des problèmes importants pour se protéger, s’impliquant souvent dans d’autres relations d’exploitation une fois qu’ils ont échappé à la situation d’esclavage.

Les psychologues comprennent ce phénomène en termes de style d’attachement, l’idée étant que les attachements traumatiques avec des partenaires abusifs définissent des modèles pour les relations futures. Ce n’est pas un hasard si ceux qui ne sont pas nés en esclavage, mais qui y ont été piégés, par exemple, les victimes de la traite, ont souvent des histoires de relations traumatisantes pendant leur enfance.

Les propriétaires d’esclaves sont en mesure de sélectionner ceux dont le traumatisme précoce dans les relations avec les soignants ou d’autres les prédisposent à une incapacité à évaluer le risque dans les relations, et dont le besoin psychologique de recevoir l’intérêt et l’affection des autres signifie qu’ils sont plus disposés à ignorer ou à ne pas remarquer signes avant-coureurs d’abus dans une relation.

Vingt millions d'«esclaves modernes» dans le monde | Tribune de Genève

Comment aborder la réhabilitation psychologique pour les victimes d’esclavage ?

Premièrement, nous devons éviter les généralisations et les hypothèses. Chaque survivant est unique et a des besoins différents. Les besoins psychologiques des victimes doivent être correctement évalués par des professionnels de la santé mentale qui sont formés et expérimentés pour travailler avec les personnes en situation de violence et de traumatisme, et qui sont capables de prendre en considération les facteurs tant individuels que systémiques et culturels. Deuxièmement, les survivants de l’esclavage moderne, sous quelque forme que ce soit, ont droit à des soins fondés sur des preuves comme n’importe qui d’autre, plutôt qu’à des programmes qui sont dispensés sans référence aux recherches actuelles sur l’impact de ces expériences ou à des techniques de réadaptation efficaces.

Les survivants peuvent offrir des informations clés et devraient être consultés sur la faisabilité et la validité apparente des programmes thérapeutiques, et être recrutés dans des équipes de recherche étudiant l’impact de ces thérapies. Enfin, la thérapie isolée ne sera jamais aussi efficace que des ensembles de soins holistiques qui abordent les multiples facteurs qui contribuent à un asservissement supplémentaire, que ce soit pour des raisons psychologiques, économiques ou politico-juridiques. Les anciens enfants soldats, ceux qui sont contraints de travailler comme prostituées ou dans la servitude domestique, sont fortement stigmatisés au sein de leurs communautés, ce qui peut considérablement augmenter leurs chances d’être de nouveau asservis. En plus de la réadaptation psychologique, des interventions communautaires, sociétales et politiques sont nécessaires afin de réduire le risque d’une nouvelle exploitation et, enfin, de mettre fin à l’esclavage moderne.

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Pourquoi parle-t-on de l’esclavage dans l’année 2020 ?

La déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 dit à la lettre : nul ne sera tenu en esclavage, ni servitude. Alors, pourquoi insistons-nous à garder ce sujet dans la mémoire 72 ans après la publication de ce document ? La réponse c’est simple : l’esclavage ne s’est jamais fini par décret. La déclaration ne reste qu’un simple morceau du papier si elle n’est pas vraiment accompagnée des mesures réelles visant à lutter contre ce problème d’actualité

Quel est l’ampleur de cette horreur ? d’après les données publiées par l’Organisation Internationale du Travail, plus de 40 millions de personnes sont victimes d’esclavage moderne, la plupart s’agissent de femmes et de filles qui représentent 71% du total dont presque les 99% sont forcées à la prostitution ou autres formes de commerce sexuel, comme le mariage forcé.

Le propos de cet article c’est celui de comprendre dans toute sa douloureuse réalité le phénomène, absolument pas isolé, de l’esclavage dans nos jours. Pour faire cela, on va commencer par définir de quoi parle-t-on lorsque on dit « esclavage contemporain », on va décrire les pénibles conditions de vie de millions de gens autour du globe et on finira avec des informations important de ce que vous pouvez faire afin d’aider à arrêter cette catastrophe.

L’esclavage n’est pas réduit qu’aux livres d’histoire

Lorsque nous sommes des étudiants, soit en France, soit dans la plupart des pays du monde occidental, on apprend comment nos personnages historiques ont « fini » avec l’esclavage avec la rédaction d’une déclaration, la publication d’une loi ou la signature d’un traité. Mais c’est version « light » de l’histoire ne s’approche pas à la réalité, pas du tout.

Si l’on n’accepte que la simple définition du dictionnaire Larousse sur le terme on a que l’esclavage est le « fait pour un groupe social d’être soumis à un régime économique et politique qui le prive de toute liberté, le contraint à exercer les fonctions économiques les plus pénibles sans autre contrepartie que le logement et la nourriture ». On vous invite à lire, encore une fois et très attentivement la signification de cette phrase. Allez, lisez-le une dernière fois s’il vous plait. Maintenant, l’horreur : 5,4 personnes sur mille vit actuellement dans l’esclavage, 1 victime sur 4 d’esclavage moderne est un enfant, et sachez que ce sont les chiffres officiels publiés par l’Organisation Internationale du Travail, mais certainement il y a des millions d’autres histoires de vie que les rapports de l’OIT ne réfléchissent pas.

La vision des hommes en armure qui capturent des habitants natifs des pays colonisés pour les vendre et les revendre aux autres hommes pourrait être pour certains d’entre nous qu’une simple caricature de vieux temps déjà oubliés dans le temps qui n’habitent qu’aux livres d’histoire de l’antiquité, mais la réalité est que le phénomène de l’esclavage est devenu une réalité monstrueuse qui a pris pas mal de formes au XXIème siècle.

L’esclavage et le mythe de l’hydre de Lerne

Rappelons pour un instant la vieille histoire d’Héraclès, le Superman de la mythologie grecque, fils de Zeus, qui a été contraint à réaliser les exploits connus comme les Douze Travaux qui ont fait de lui toute une légende. La deuxième de ces deux travaux a été celui de lutter contre la terrifiante hydre de Lerne, celle qui possédait plusieurs, voir dizaines de têtes et qu’à chaque fois qu’on essayait d’arracher l’une de ses têtes, comme résultat apparaissait deux têtes de plus, faisant que la tâche de tuer ce monstre soyez presque impossible d’achever.

Bon, sachez que le problème de l’esclavage moderne est devenu un vrai hydre de Lerne, encore plus terrifiante que l’original parce qu’on parle de quelque chose de réel, d’une situation de vie qui fait vivre aux milliers des personnes le vrai enfer sur Terre. Certes, il existe là ce beau document appelé Déclaration universelle des droits de l’homme qui a été signé par les pays du monde pour interdire à tout prix l’esclavage et oui, on a blessé peut-être la tête de l’hydre qui représentait le système esclavagiste colonial, mais maintenant la liste de figures derrière lesquels se cache l’esclavage de notre siècle s’est beaucoup plus élargi. Voici la liste de principales formes d’esclavage décrits para l’Organisation Internationale contre l’esclavage Moderne sont les suivants :

  • Traite des êtres humains
  • Servitude
  • Travail forcé
  • Exploitation domestique
  • Exploitation sexuelle
  • Mendicité forcée
  • Trafic d’enfants
  • Mariages forcés

Bien que la liste puisse continuer au-delà de ce qui est imaginable, on a décidé d’aborder ses formes d’esclavage due à la pénurie qu’elles font passer à ses victimes, une douleur qui a des siècles d’antiquité et que, malheureusement, montre qu’en regards à ce sujet, on a encore beaucoup de choses à apprendre sur la vie en société, même dans le pays surnommés « développés » comme c’est le cas de la France.

Alors, il est venu le temps de vous montrer l’horreur de chaque une de ses « têtes » de l’hydre de l’esclavage.

Le rôle central de la traite des êtres humains

On commence cette liste avec la porte d’entrée vers les abus qu’on décrira lorsque l’on développe les points suivants. La traite des êtres humains et partout répandu dans le monde et c’est une réalité que même si vous ignorez de façon quotidienne, vous verrez certainement d’une façon très claire si vous êtes très attentive la prochaine que vous soyez dehors ou lorsque vous partez en voyage. C’est la réalité des milliards de migrants qui entrent à l’Union Européenne remplies de rêves qui ne s’accomplissent jamais.

Qu’est-ce qu’il faut pour qualifier un évènement comme de la traite des êtres humains ? Bon, la formule est très simple : c’est la somme d’action + moyen + exploitation, c’est-à-dire, il s’agit d’une action caractérisée par un comportement fautif dont le but est l’exploitation de personnes. 

Mais comment traduisons-nous cette formule dans quelque chose du quotidien ? Parce qu’au début de cet article on vous avait donné pas mal de chiffres sur l’esclavage moderne mais ça n’a rien du nouveau, les données ont toujours été là pour quiconque que soit intéressé par le sujet. Le problème ? Précisément c’est que les gens ne sont pas intéressés parce que pour le français moyen ça c’est quelque chose qui se passe très loin de nous, dans les terres inconnues du « tiers monde » qui ne profitent pas des bénéfices de notre beau système démocratique et républicain, n’est-ce pas ?

Si ce que l’on vient de vous décrire c’est votre pensée particulière voici que ces comportements « barbares » ne sont pas si loin de nous :

Bowale Azeez est un jeune étudiant africain qui vient d’obtenir son bac, grâce à la pratique régulière du foot, sa condition physique est extraordinaire. En secret, il rêve de venir en Europe, devenir sélectionné de n’importe quelle équipe assez bien connue et ainsi d’être capable de donner une meilleure vie à sa famille. Il travaille donc pendant deux ans pour épargner assez d’argent pour payer au passeur la quantité demandée par celui-ci pour lui faire arriver en bateau en France.

Mais pendant le voyage on lui menace de lui jeter à la mer s’il ne paye trois fois plus la quantité accordée auparavant, il doute mais il finit par céder lorsque, choqué, il voit comment des autres hommes sont assassinés sans pitié pour se refuser à payer l’extorsion. Une fois arrivé en France, il cherche à travailler en noir, mais il ne trouve rien jusqu’une nuit, lorsqu’un inconnu lui promet du travail et de l’hébergement, mais rapidement M. Azeez se rend compte qu’on l’a menti et qu’il est maintenant esclave d’un traiteur qui l’oblige à réaliser des travaux forcés sans paiement.

C’est triste ? oui, mais cette histoire se répète tous les jours, partout en Europe, partout en France et personne ne s’en occupe, tout simplement parce que les migrants esclaves ne votent pas. Mais, est-ce que vraiment la France est la France si l’on permet de l’esclavagisme dans notre territoire ?

On a décidé de vous montrer l’histoire d’un homme migrant parce que, malheureusement, les histoires que vous pouvez rencontrer sur les femmes, ou pire, sur les filles migrantes dans le territoire européen sont, si possible, encore plus douloureuses et choquantes. Dans le système de domination de l’autre, l’humiliation sexuelle devient chose courante. D’après France Culture, 80% des femmes victimes du trafic des êtres humains font l’objet de l’exploitation sexuelle, est-ce qu’il existe une démonstration de force plus puissant que la domination du corps de l’autre ? Malheureusement de millions de femmes connaissent déjà la réponse à cette question.

Voilà, on vous a présenté le monstre, vous connaissez maintenant sa taille énorme, sa force extrême et les nuisances qu’il provoque là où vous le trouvez. Mais même l’hydre de Lerne n’a pas été imbattable dans le mythe herculéen et c’est pour ça que projets comme celui-ci existent, parce que le change est possible et la suivant partie de cet article s’agit précisément de ce sujet : qu’est-ce qu’il faut faire pour tuer le monstre ?

Devenez Héraclès: guide pour tuer la bête de l’esclavagisme

 La solution au problème de l’esclavagisme moderne passe avant et surtout par vous, comment est-ce possible une telle affirmation ? Analysons ce que vous pouvez faire :

1. Vous pouvez vous apprendre de l’histoire de l’esclavagisme et comment ce système historique a un impact direct très important sur nos sociétés modernes, ceux qui ne connaissent pas leur histoire sont condamnés à répéter les mêmes erreurs du passé. C’est pour ça qu’on a crée des sites comme celui-ci, afin de garder vivante la mémoire de nos ancêtres, soyez l’esclave, soyez le « maître », afin d’analyser l’histoire d’un point de vue critique et actif, le but étant de comprendre les origines de ce problème, d’instruire, de changer les mentalités.

2. Vous pouvez vous engager avec le mouvement, il y a pas mal d’organisations de la société civil qui travaillent de façon très active dans la lutte contre l’esclavagisme contemporain. Parmi nos préférées il y a les sites web de la campagne 50forfreedom.org, freetheslaves.net, ethicaltrade.org et freedomunited.org. Là vous pouvez vous renseigner encore plus sur les moyens à votre disposition pour agir ou encore même sur comment initier une procédure en justice pour aider les victimes de la traite des êtres humains. Une simple action peut faire une énorme différence dans la vie d’autre personne.

3. Répandez le message ! Vous pouvez penser que votre voix n’est pas importante parce que vous n’êtes qu’un citoyen quiconque et que vos actions n’ont aucun impact, mais la réalité est que nous avons besoins de plus en plus de citoyens « quiconque » pour faire que notre voix soit réellement entendue par ceux qui peuvent prendre la décision de lancer le changement que l’on cherche. N’oubliez jamais que c’est vous l’employeur de tous ceux politiciens et qu’il n’y a que vous comme citoyen français pour déterrer l’esclavagisme de l’Hexagone. Les politiciens considèrent important ce que nous, les votantes, considérons qui est important. Faisons ensemble que ce sujet soit essentiel pour nos voisins, nos communautés et, ainsi, cette catastrophe sera importante pour nos dirigeants aussi, vous avez le dernier mot.

4. Aidez-nous dans la difficile tâche de maintenir vivants les mémoires de l’esclavagisme. Nous croyons fermement que toutes et chaque une de ces histoires méritent d’être raconté, c’est précisément ça la raison de notre existence. Envoyez-nous les histoires, partagez notre contenu et notre site avec les spécialistes dans la matière, avec vos amis, avec les personnes que vous pensez qui sont en situation démunie. Laissez-nous aller plus loin que l’écran de votre ordinateur pour impacter les cœurs de citoyens français et que tous unis nous soyons capables de rendre hommage à tous et toutes les victimes de la violence esclavagiste.

Liberté, égalité et fraternité

Cette phrase dont tous nous, les français, sommes si fiers, mérite d’être honorée à plénitude par nos actions, aujourd’hui. L’enjeu c’est le cœur même de notre nation